Too hard to do it } Steven

J'avais pris un rendez-vous à la clinique pour avorter et le jour J était arrivé. Oui c'était aujourd'hui. J'avais mis un jogging car on m'avais dis que je ne devais pas porter de vêtement serrés. J'étais morte de trouille mais faisais de mon mieux pour ne pas le laisser paraître, ne serait-ce que pour Gabriel. Je serais de retour dès le soir, Steven et moi lui avions donc dis que j'allais "chez le médecin". Il voyait que je n'étais pas malade, on avait donc était obligé de lui dire que c'était juste pour vérifié si j'allais bien. Il avait pleuré pour venir avec moi mais il en été hors de question, Steven avait donc négocié un jouet pour qu'il reste tranquille.
Il était tant que j'y aille. Je rangeais mes clefs dans mon sac et regardais Steven. Il avait insisté plusieurs fois pour venir avec moi mais j'avais à chaque fois refusé.

Darabell avait pris rendez vous à la clinique pour avorter et... C'était aujourd'hui. Elle avait mis un jogging, on devait lui avoir dit de ne pas mettre des vêtements trop serrés. Je savais très bien qu'elle était morte de trouille mais elle ne montrait rien devant Gabriel. Elle serait de retour dès le soir et on avait dit à Gabriel qu'elle allait chez le médecin, et du haut de ses deux ans il avait très bien compris qu'elle n'était pas malade. On a donc du lui dire qu'elle y allait pour vérifier si elle n'avait rien. Sa ne l'avait pas empêcher de pleurer pour aller avec elle, je négociai donc un jouet pour qu'il reste tranquille. Et ça avait marché.

Darabell allait y aller. Elle mit les clefs dans son sac et me regarda. Moi aussi j'avais insister pour aller avec elle, en vain. Elle avait à chaque fois refusé. Je décidai donc d'essayer une nouvelle fois.

- T'es sûre que tu veux pas que je vienne ?

- Steven, s'il te plait. Je t'ai déjà dit que ce n'était pas la peine...

Je me blottit dans ses bras une dernière fois et il déposa un baiser sur le haut de mon crâne. Gabriel vint à moi et je me baissais pour le prendre dans mes bras et l'embrasser.

- Tu es sage avec Papa, d'accord ?

Il me fit oui de la tête. Je lui souris avant de me redresser et de me diriger vers la porte d'un pas faussement décidé. Je fis un tout petit sourire à Steven et ferma la porte derrière moi.

Elle était maintenant partit et elle ne reviendrait que ce soir. Je restait planté là comme un idiot, quand je sentis que quelqu'un me tirai le t-shirt. C'était Gabriel, et il tenait le DVD de Oui Oui dans sa main. Il voulait -encore- le regarder. Personne ne pouvait résister à sa bouille d'ange, même quand il s'agissait de regarder pour la enième fois le même DVD. Je lui souris en le prenant dans mes bras avant d'aller à la télé. Je le remis à terre et il me donna le DVD pour que je le mette sauf que... Le lecteur ne fonctionnait plus. Et pour ne pas qu'il se mette à pleurer, je ne dis rien et eu l'idée d'aller au foyer. Quand je lui dit qu'on allait aller autr part regarder Oui Oui, il ne dit rien et pris son doudou avant de se diriger tout seul vers la porte, attendant que je vienne avec le DVD. Je dus un peu rire en le voyant m'attendre avec sa tétine en bouche et son doudou dans ses bras.

Environ deux heures plus tard, nous étions de retour dans la chambre et c'était la première fois que j'apprenais quelque chose qui allait sûrement changer ma vie en regardant Oui Oui. J'avais une demi-soeur. Billie. C'était son prénom. Mon père avait trompé ma mère un an après ma naissance, et l'autre femme était tombé enceinte. Billie et moi avions donc un an d'écart. Ca ne m'étonnait pas de mon père, et franchement, je m'attendais à avoir plus qu'une demi soeur. Mais apparemment c'était la seule. En tout cas, elle était très sympa, et elle avait l'air de ne pas aimer son père non plus. En tout cas, ça nous faisait un point commun.

Gabriel s'était endormis je le couchai donc dans son lit, avant de me coucher sur le mien. Une balle de Gabriel trainait là et je m'amusai à la lancer en l'air, quand j'entendis la porte s'ouvrir. J'arrêtai mon "jeu" et me retournai vers la porte. Ca devait être Darabell, personne encore n'était entré.

- Darabell ?

J'avais beaucoup réfléchis dans le taxi qui me menait à la clinique, tout autant que dans la salle d'attente. Je regardais les murs aux couleurs pâles de l'Hospital, murs qui avaient vu naitre mon fils et qui verront mourir mon second enfant. Je m'asseyais sur une chaise, effrayée. Des gens passaient autour de moi sans me remarqué, ce qui me fit du bien, je ne ferais au moins pas la une des tabloïds de la presse à scandale. Les gens à mes côtés dans la salle d'attente allaient en consultation puis sortaient, aucun ne restait à coté de moi plus de 15 minutes aucun sauf une dame en face de moi. Elle était rousse et ses cheveux mis-longs ondulés tombaient sur ses épaules. Elle devait avoir dans les 30-35 ans et attendait, avec un homme du même âge qui semblait être son compagnon, quelque chose avec anxiété.
Au bout de quelques minutes un docteur vint lui parler et lui annonça que tout était prêt. Elle lança un regard plein d'espoir en direction de l'homme avec lequel elle était venu. Celui ci lui dit qu'il avait confiance en elle et que cette fois serait la bonne, que cette fois ils auraient un enfant.
Je détournais les yeux. Cette femme venait ici car elle était stérile et désirait avoir un enfant, moi j'étais un monstre, je venais ici car j'étais bien trop égoïste et préférais tuer quelqu'un que voir ma vie de nouveau chamboulée. Une jeune infirmière vint m'annoncer qu'un médecin viendrait me chercher dans 5 minutes. La peur m'envahit un peu plus et la culpabilité commença à me ronger.

Sans réfléchir, avant que l'on ne vienne me chercher j'étais sorti de la clinique presque en courant. Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas faire ça. Je distinguai un parc au bout de la rue et m'y rendit. Une fois la bas je trouvais un banc calme, à l'ombre et m'y assis pour souffler.
Prenant une grande inspiration je me mis à pleurer, je pleurais toute la fin d'après midi, ne sachant pas comment annoncer ma lâcheté à Steven, ni comment assumer cette situation.
Seulement il se fit tard et il fallait que je rentre. Je mis des lunettes de soleil pour cacher mes yeux et pris une nouvelle fois le taxi qui me ramena à l'internat. Passant comme une ombre dans les couloirs, longeant les murs jusqu'à ma chambre, j'ouvris la porte.
"Darabell ?"
Je ne répondis pas, je n'en avais pas la force.

Je posai la balle avant de me lever. C'était effectivement Darabell, elle avait des lunettes de soleil et elle ne me regardait pas. Je m'approchai d'elle et la regardai, inquiet. Je pensais qu'elle se sentait mal d'avoir fait ce qu'elle avait fait, je l'a pris donc dans mes bras et la serrai contre moi.

- T'inquiète pas ça va aller...

Il me pris dans ses bras et me dis que ça irait.
Il pensait que je l'avais fait, mais non, je n'avais même pas eu le courage d'assumer. Tout ce que je faisais sonnait faux. Pour moi j'avais eu aussi tord d'avoir voulu avorté que de ne pas l'avoir fait.
Ma voix toute tremblante je décidais de lui annoncer.

- Steven... Je n'ai pas pu....

Je relachai mon étreinte et la regardai. Elle n'avait pas pu. Elle avait changé d'avis au dernier moment, elle était encore enceinte. On allait être parents pour la deuxième fois à 19 et 20 ans...

- On va avoir un deuxième bébé c'est ça que tu veux me dire ?

Je sentais les larmes me monter aux yeux après sa question.
Je retirais mes lunettes pour m'essuyer les yeux. Ils étaient rouges et irrités. Steven m'avait plus vu pleurer ces deux dernières semaine que n'importe qui en toute une vie.

- Il y avait cette femme et... les murs ils... et ...

Ce que je disais devait lui sembler totalement incohérent. Les larmes roulaient le long de mes joues contre mon gré.

- C'est tellement dur...

Elle me parlait d'une femme et des murs aussi. Je ne comprenait rien à cette histoire. Ses yeux étaient rouges, elle devait déjà avoir beaucoup pleurer. D'ailleurs, elle pleurait toujours, je la pris dans mes bras et lui caressai les cheveux. J'esseyais de la calmer.

- Chuuut... Darabell, calme toi.

Je me calmais un peu dans ses bras.

- Je ne pouvais pas le tuer, Steven, je ne suis pas un monstre, je ne veux pas en être un...

Je le regardais dans les yeux.

- Qu'auraient-ils fait de notre enfant ? Il l'aurait sorti de mon ventre et quoi ? Ils l'auraient jeté comme un vulgaire déchet ?

Je sentais les larmes remonter.

Elle se calmait un peu dans mes bras, elle arrivait à parler sans sangloter. Elle disait qu'elle ne voulait pas être un monstre, qu'elle ne voulait pas le tuer... Elle me regarda dans les yeux en posant plusieurs questions, je la serrais dans mes bras.

- Pense pas à ça Darabell... Rien de tout ça ne va se passer maintenant.

- Je suis tellement désolée.

Il me serrait dans ses bras et je me laissais faire. Impuissante de faire quoi que ça soit. J'avais perdu toute force de ma battre et tout espoir. Notre vie était trop compliquée.

- Je ne voulais pas te faire subir ça à nouveau.

"Subir" c'était le terme. J'avais ruiné la vie de Steven, au moins tout autant que la mienne. J'étais devenue ce que je fuyais.

"Subir". Pourquoi subir ? Dès que j'étais avec elle, j'étais l'homme le plus heureux au monde et j'aimais Gabriel plus que tout. C'est vrai qu'au début, quand j'avais appris qu'elle était enceinte pour la première fois, ça m'avait fait un choc et je demandais ce qui allait m'arriver. Mais très vite, j'étais très heureux de savoir que j'allais être papa. Et là... Je doit avouer que je ne savais pas. J'étais heureux, mais aussi effrayé. Je ne savais pas si j'étais prêt, si on était prêt, à avoir un deuxième enfant. Est-ce qu'on allait s'en sortir ?

- Pourquoi "subir" Darabell ? Dès que je suis avec toi et Gabriel je suis l'homme le plus heureux au monde ! D'accord, ça a pas été rose tout les jours, mais tu ne m'as rien fait subir. On était deux dans cette histoire...

Je le regardai dans les yeux. Ce qu'il me disait me remettait du baume au cœur. Aucun mot n'aurait pu retracé ce que je ressentais pour Steven à ce moment précis.
Plutôt mourir que de renoncer une nouvelle fois à Gabriel et Steven.

- Je t'aime.

susurrais-je

Avec le peu de forces qu'il me restait je posais doucement mes lèvres contre les siennes.

Elle me regardait dans les yeux et moi aussi. "Je t'aime" me dit-elle. Moi aussi je l'aimais, plus que ma propre vie. Si il devais lui arriver quelque chose, je ne sais pas ce que je deviendrais...

- Moi aussi...

Elle posa ses lèvres sur les miennes, je mis mes mains sur ses joues et prolongeais le baiser.

A la fin de notre baiser je lui souris. Je me sentais vraiment épuisée et je me serais surement écroulée sur le sol si Steven ne m'avais pas retenue.

- Je ferais mieux d'aller me coucher je pense...

Je le regardais amoureusement de mes yeux fatigués. Il ne me semblait ne jamais l'avoir vu aussi beau.

A la fin de notre baiser je lui souris également. Elle avait vraiment l'air fatiguée et se serais sûrement écroulée sur le sol si je ne la tenais pas dans mes bras.

- Ouais sûrement.

Elle me regardait amoureusement et je lui déposai un dernier baiser sur les lèvres avant qu'elle ne se détache de mes bras.

Il déposa un dernier baiser sur mes lèvres avant de me laisser m'éloigner de lui. Je parti dans la salle de bain et me dévêtis. Je regardai mon ventre dans la glace. On ne distinguai presque rien de l'enfant qui grandissait en moi, une toute petite rondeur qui aurait pu passé pour une prise de poids si n'étais pas si mince. Étais-je prête à avoir un autre bébé ? Je n'en étais pas sure mais je ne lui ferais pas de mal, non je ne lui en ferais pas et ne penserai plus à lui en faire.
Quelques minutes plus tard je ressortie de la salle de bain vêtue d'un short court et d'un débardeur, prête à aller me coucher. Épuisée je déposais un baiser sur le front de Gabriel qui dormait déjà puis me dirigeai vers Steven. Je lui pris la main et l'entraina dans le peu de force qu'il me restait sur notre lit avant de me blottir dans ses bras. Tout autant de sommeil, j'avais besoin de son amour.

Darabell partit dans la salle de bain et moi je restais là, sans bouger pendant un moment. J'allais être papa pour la deuxième fois. Ets-ce que j'étais prêt à avoir un autre bébé ? Je me le demandais. Et que vont dire nos parents ? Aucune idée quand à leurs réactions. Ce que je sais, c'est que j'aimerais ce bébé comme j'aime Gabriel et Darabell...

Quelques minutes plus tard, Darabell sortit de la salle de bain habillé d'un short et d'un débardeur. Elle alla déposer un baiser sur le front de Gabriel qui lui dormait déjà depuis un moment. Puis elle me prit la main et m'entraina sur le lit et se blottit dans mes bras. Je la serrais contre moi et avant qu'elle ne s'endorme, je lui murmurais à l'oreille ;

- Je t'aime.

Ce matin je me réveillais dans les bras de mon amoureux. Il n'était pas changé, il avait du s'endormir peu après moi. C'était compréhensible, nous étions tous deux à bouts autant physiquement qu'émotionnellement hier. Je n'entendais pas de bruit dans la chambre, Gabriel dormait surement toujours. Peu de temps après que je me sois réveillée - à peine quelques secondes, une minute tout au plus- Steven ouvrit les yeux puis me sourit. Il ne m'en fallut pas moins pour lui répondre par un léger baiser sur ses lèvres.

Je me réveillais avec Darabell dans mes bras. J'étais encore habillé, hier soir, je m'étais endormi avant d'avoir pu aller me changer. Il faut dire que j'étais très fatigué, et le sommeil m'avait pris très rapidement. Quand j'ouvris les yeux, Darabell me regardait et je lui sourit. Au lieu de parler, elle me déposa un baiser sur les lèvres. Après notre baiser, je replaçait une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- Bien dormi ?

- Dans tes bras, toujours.

Je lui faisais un petit sourire. La veille avait été une rude journée et j'espérais que ce jour serait meilleur, qu'il nous laisserai un peu le temps de souffler; juste de souffler.
Je regardais amoureusement Steven dans les yeux. Nous foncions dans le mur lui et moi, mais je pouvais en couper ma main, aucun suicide n'aurait pu être si agréable. Plus je réfléchissais à notre histoire plus je me rendais compte de tous les bas que nous avions vécus. Quelque chose au fond de moi me disais malheureusement que ce n'était pas fini, seulement une chose était sure : j'allais profiter de cette accalmie.

Pour simple réponse, je lui souris et lui déposai un baiser sur le front. La journée d'hier avait été dure, j'espérait que celle-ci serait meilleure. Je la regardais dans les yeux, elle aussi et nous restâmes comme ça durant plusieurs minutes sans dire un mot. Un moment, je repensais à ce qui m'étais arrivé la veille, alors que j'étais au foyer avec Gabriel. J'avais rencontré quelqu'un, une jeune femme, plus jeune que moi d'une année seulement. Son nom était Billie. Billie Martin. C'était ma demi-soeur. J'aurais pu garder ça pour moi, mais je préférais que Darabell l'aprenne de moi plutôt que de Sam, David ou même Billie.

- Euhm.. Darabell, j'ai quelque chose à te dire.

D'un seul coup, son regard changea. Il était devenu plus... Inquiet.

- Non non t'inquiète pas ! C'est vraiment rien de grave je t'assure.

Steven m'avertit qu'il devait me dire quelque chose. Tout de suite je fus très inquiète. De quoi pourrait-il bien me parler ? Était-ce à propos de nous ? Était-ce négatif ? Et surtout, pourquoi employer ce ton si imposant ?
Steven du comprendre ma détresse et me dit de ne pas m'inquiéter et que ce n'était pas grave.
J' hochais la tête attendant qu'il parle.

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